Quelques idées reçues sur la conservation du vin
Comment conserver le vin dans les meilleures conditions ? Parmi les nombreuses rumeurs sur les bonnes pratiques à respecter, se cachent des contre-vérités et pièges à éviter dans une cave à vin : gare aux fausses bonnes idées qui circulent sur la toile, car vos précieux flacons risqueraient de tourner au vinaigre ! Afin de démystifier certaines idées reçues assez fréquentes sur la conservation du vin, voici notre éclairage de fabricant de caves à vins modulables et personnalisables, Architecture Intérieure du Vin.
« Plus longtemps un vin est conservé, meilleure sera la dégustation »
En réalité, la durée optimale de maturation en cave à vin dépend de chaque cru. Tout d’abord, il est important de garder à l’esprit que la majorité des vins disponibles dans le commerce sont prévus pour une consommation rapide. Un bon millésime peut être conservé quelques années pour gagner en maturité, selon ses caractéristiques propres, mais plus rares sont les grands vins destinés à un séjour prolongé en cave de vieillissement pendant plus de 10 ans.
Le potentiel de garde d’une bouteille dépend de multiples facteurs : la qualité du vin, du terroir, du vignoble, des cépages, de l’année des vendanges, de la méthode de vinification, etc. Seuls les grands millésimes et grands crus classés sauront se bonifier à long terme. Autrement dit, un vin inadapté au vieillissement ne deviendra pas un grand cru d’exception au bout de 20 ans passés dans une armoire à vin : il aura tourné depuis longtemps.
Comment savoir combien de temps conserver une bouteille pour amener un vin à son apogée ? En cas de doute, il suffit de demander à un caviste, un sommelier, un œnologue, ou directement au vigneron producteur, au domaine viticole, quelle est la durée de vieillissement recommandée pour chaque cru. Enfin, rappelons qu’il vaudra mieux ouvrir un flacon un peu trop tôt, qu’un peu trop tard, car lorsque le vin tourne, il est définitivement perdu.
« Il faut toujours coucher les bouteilles dans une cave à vin »
Tout dépend de quel vin et de quel type de bouchon il s’agit. Pour les bouteilles de vins tranquilles ou vins calmes gardées par un bouchon de liège, la position couchée est recommandée pour maintenir le vin toujours au contact de celui-ci. À sec en position debout, le liège peut se dessécher, se rétracter, voire s’effriter et laisser passer trop d’air, ce qui aboutirait à l’oxydation du vin et le rendrait impropre à la consommation.
En revanche, un bouchon en matière synthétique ou un bouchon à visser ne laissera rien passer et permettra de conserver le vin à l’horizontale comme à la verticale. Par ailleurs, pour la conservation du champagne et des vins pétillants ou vins effervescents, la position debout ne pose aucun problème même avec un bouchon de liège, car le gaz contenu dans le flacon le maintient toujours humide et hermétique.
« Une bouteille couchée risque de donner un goût de bouchon au vin »
Le phénomène désagréable du vin bouchonné provient du trichloroanisole, une molécule qui peut être présente dans le liège avant même la mise en bouteille. Si le bouchon est contaminé par ce composé chimique, il importe peu que le flacon soit conservé à l’horizontale, penché ou à la verticale, car il y aura malheureusement un risque de voir la dégustation entachée par un goût de bouchon, transmis au contact du vin ou de l’oxygène contenu dans la bouteille.
« Le vin doit être conservé à l’abri de l’humidité »
Surtout pas ! Cette idée reçue sur la conservation du vin est plus rare, mais elle peut faire son chemin parmi les néophytes croyant bien faire en protégeant leurs premières bouteilles dans un espace trop sec. Bien que l’humidité soit contre-indiquée pour la conservation de la plupart des produits alimentaires, ce n’est pas le cas pour le vin, bien au contraire ! L’hygrométrie est très importante au sein d’une cave à vin, où le niveau d’humidité doit être de 70% environ. En effet, l’air humide permet aux bouchons de liège de ne pas se dessécher et donc de rester bien hermétiques à l’oxygène. Un air ambiant trop sec menacerait l’étanchéité des bouteilles de vin et entraînerait une oxydation. Par conséquent, il faut régulièrement vérifier le taux d’humidité en cave à l’aide d’un hygromètre afin d’y maintenir des conditions optimales.
« Les vins blancs se conservent moins longtemps que les vins rouges »
D’un vignoble à l’autre, d’une année sur l’autre, les vins peuvent être si différents, c’est pourquoi bien souvent, ce type de généralités ne correspond pas à la réalité. Certains millésimes et grands crus de vin blanc peuvent se conserver plusieurs années, mûrir et développer des arômes insoupçonnés au terme d’une décennie de bonne conservation en cave, comme de grands vins de Bourgogne.
« Les bouteilles de champagne ne se conservent pas »
Encore un mythe sur le champagne, dans la lignée du précédent sur les vins blancs dont il fait partie ! Les grands millésimes de champagne et de vin blanc effervescent ont un potentiel de garde comparable à celui des grands crus de vin rouge propres au vieillissement.
« Le dépôt est un défaut de conservation du vin »
Au fil du temps, il n’est pas rare d’observer la formation d’un dépôt au fond d’une bouteille de garde, ou des sédiments en suspension dans un flacon conservé en cave à vin depuis des années. Loin d’être un défaut de conservation ou le signe d’un vin de mauvaise qualité, ce phénomène est naturel, car le vin est vivant. Il peut s’agir de la sédimentation des particules des couleurs et des tannins (dépôt sombre et épais), ou de la formation de cristaux de tartre (cristaux fins de gravelle) en raison d’une forte baisse de la température. En cas de dépôt dans votre flacon au moment de l’ouverture, il convient de manipuler la bouteille avec la plus grande délicatesse. Les sédiments doivent être maintenus loin du goulot lors du service en carafe à décanter ou dans un verre de dégustation.
« Toutes les bouteilles doivent être conservées dans le même espace »
Traditionnellement, une cave à vin est souterraine. Pour autant, dans un espace vin contemporain, la conservation et le vieillissement du vin peuvent très bien être assurés en rez-de-chaussée ou en étage, du moment que les bonnes conditions sont réunies et maintenues. Depuis des siècles, le sous-sol est le lieu de prédilection des caves à vins, pour plusieurs raisons évidentes : sous terre, il est souvent plus facile de protéger et préserver les vins des variations de températures, de la lumière du jour, des vibrations et des odeurs, tout en gardant l’humidité et la fraîcheur nécessaires.
Vous ne disposez pas d’un espace souterrain ? Architecture Intérieure du Vin vous offre de nombreuses solutions pour créer votre cave à vin personnalisée quelle que soit votre configuration.
« Toutes les bouteilles doivent être conservées dans le même espace »
Ce n’est pas une obligation. Par exemple, si la bonne température d’une cave à vin doit avoisiner les 12°C en moyenne, le vin rouge peut également être stocké dans une pièce où le mercure peut varier de 12°C à 14°C, tandis que le vin blanc et le champagne peuvent être conservés dans une autre salle, légèrement plus fraîche, avec une température ambiante de 10°C à 12°C.
Par ailleurs, si vous possédez un grand nombre de bouteilles de vin, mieux vaut organiser votre cave à vin en plusieurs espaces ou sous-espaces. En particulier, il est recommandé de distinguer :
- la cave à vin de vieillissement ou cave à vin de conservation, qui requiert un calme absolu,
- l’espace de préparation, d’ouverture et d’aération des vins,
- l’espace vin de dégustation et d’œnologie.
Sur le sujet, vous trouverez de précieux conseils dans notre guide sur les différents types de caves à vin. Quel que soit votre besoin et votre projet, Architecture Intérieure du Vin vous fait bénéficier d’un savoir-faire expert pour la création de votre cave à vin personnelle ou professionnelle. Pour en savoir plus, poser une question ou demander un devis, n’hésitez pas à contacter notre équipe par e-mail ou par téléphone.
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